Logement énergivore : quelles sont les causes ?
On entend par logement énergivore les maisons dont la consommation énergétique annuelle dépasse les 331 kWh par mètre carré. Selon la loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 et le décret n° 2021-19 du 11 janvier 2021, les logements classés dans cette catégorie seront interdits à la location à partir du 1er janvier 2023. Dans le cadre de la transition énergétique, il est vivement recommandé de réaliser les travaux de rénovation nécessaires pour réhabiliter les logements énergivores, et les causes d’une consommation élevée sont multiples.
Plan de l'article
Une mauvaise isolation thermique
Une mauvaise isolation est la principale cause d’une forte consommation énergétique. Quand une maison n’est pas bien isolée, les équipements de chauffage et de climatisation consomment plus qu’ils ne devraient pour que la température à l’intérieur reste optimale. Dans certains cas, l’isolation est si mauvaise que la chaleur ou le froid généré par la climatisation s’échappe par les innombrables ponts thermiques de la maison. Il devient alors impossible de la chauffer en hiver ni de la rafraîchir en été.
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La toiture : principale source de déperdition de chaleur
Une toiture mal isolée représente plus de 30 % des sources de déperditions de chaleur. Afin de limiter la consommation en climatisation, il est essentiel de retravailler en priorité l’isolation de la toiture. Deux solutions sont envisageables : l’isolation par l’extérieur (méthode du sarking) et l’isolation par l’intérieur (isolation des combles).
Il convient de faire appel à un professionnel pour effectuer les travaux d’une telle importance. On peut notamment contacter des couvreurs qualifiés sur le site d’Isoltoit.fr ou d’autres plateformes dédiées. Les spécialistes de l’isolation de toiture prennent en main le diagnostic de l’ouvrage, déterminent le type d’isolant adapté (laine minérale, ouate de cellulose, fibre de bois, etc.), et installent les matériaux.
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Les murs : responsables de 25 % des pertes thermiques
Les murs sont également responsables des pertes thermiques d’une maison. Corriger le défaut d’étanchéité des parois est une étape cruciale pour diminuer la consommation énergétique. L’isolation des murs par l’intérieur est l’option la moins onéreuse. Celle-ci consiste à poser les isolants directement contre les cloisons.
L’isolation des murs par l’extérieur, bien qu’elle soit plus chère, est cependant la solution la plus efficace. Dans ce cas, l’isolant enveloppe complètement la façade de la maison. L’isolation thermique est accompagnée de l’isolation acoustique. En plus de réduire l’utilisation de la climatisation, les matériaux protègent aussi les résidents des nuisances sonores venant de l’extérieur.
Le système de ventilation cause 20 % des pertes de chaleur
Bien que le système de ventilation soit utile au renouvellement de l’air à l’intérieur de la maison, il peut parfois entraîner d’importantes déperditions thermiques. Il faut alors l’optimiser pour améliorer son efficacité énergétique sans pour autant impacter le niveau d’aération. L’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) s’avère être la solution idéale. C’est d’ailleurs un projet éligible aux aides à la transition énergétique.
À part la toiture, les murs et la ventilation, le plancher ainsi que les portes et les fenêtres en mauvais état causent aussi la perte de chaleur (10 % et 15 % respectivement). La rénovation des menuiseries extérieures et l’isolation du sous-sol peuvent de ce fait être rentables dans le cadre d’une réhabilitation de logement énergivore.
Un système de chauffage ancien ou qui fonctionne mal
Si l’isolation de la maison est déjà en parfait état, les problèmes de consommation peuvent provenir du système de chauffage. Les appareils fabriqués avant 1992 sont généralement les plus énergivores. Ceux-ci gaspillent plus d’un tiers du combustible qu’ils consomment. Les récentes avancées technologiques ont permis la fabrication de systèmes de chauffage plus efficaces et plus économiques.
Remplacer l’ancienne installation par une nouvelle avec un plus haut rendement énergétique est donc un choix judicieux pour diminuer la consommation de la maison. Parmi les appareils de chauffages les plus économiques en 2022, on distingue notamment le poêle à bois, la pompe à chaleur aérothermique, la chaudière gaz à condensation, le radiateur à inertie, la chaudière fioul à condensation et le système de chauffage solaire.
Dans le cas où la maison est très énergivore alors qu’elle est déjà bien isolée et équipée d’un chauffage moderne, il se peut que ce dernier présente des dysfonctionnements et nécessite un entretien voire une réparation. La surconsommation énergétique d’un système de chauffage est souvent causée par une fuite ou un embouage dans le réseau, un mauvais réglage, un emplacement non optimal de la sonde ou des radiateurs. Pour diagnostiquer précisément le système, l’expertise d’un chauffagiste est nécessaire. Il pourra, par la suite, effectuer les travaux nécessaires pour optimiser la performance de l’appareil.
Des équipements électroménagers énergivores
La surconsommation électrique est aussi causée par les appareils électroménagers énergivores : four électrique, plaque de cuisson, réfrigérateur, lave-vaisselle, ordinateur, Wi-Fi, etc. Force est de constater que ces équipements sont quand même utiles pour faciliter le quotidien des habitants. Pour réduire la consommation électrique, il y a trois solutions.
La première option est d’adopter les bons gestes. Débrancher les appareils au lieu de les mettre en veille, éteindre le chauffage et l’éclairage des pièces inhabitées ou encore étendre le linge dehors pendant les beaux jours sont autant de réflexes à avoir pour économiser de l’énergie.
En second lieu, il faut investir dans des équipements électroménagers économiques et écologiques. Les directives 96/57/CE et 2003/66/CE du Parlement européen poussent les fabricants d’appareils électroménagers à revoir la performance de leurs produits. Par conséquent, il existe désormais des machines écologiques notées A+, A++, A+++, A++++ qui consomment jusqu’à 40 % moins d’énergie par rapport aux anciens modèles.
Enfin, l’installation de panneaux photovoltaïques est une bonne solution pour réhabiliter un logement énergivore. Ce projet est certes onéreux, mais profitable sur le long terme parce qu’il permet à la maison d’être plus autonome en produisant sa propre énergie. Les dépenses en électricité et en chauffage seront ainsi grandement diminuées. De plus, la surproduction d’énergie peut être revendue à l’État de façon à mieux rentabiliser cet investissement.
En conclusion, la lutte contre le dérèglement climatique a engendré la création de nombreuses lois interdisant la commercialisation des logements énergivores ou « passoires thermiques ». Dès maintenant, il est primordial de procéder la réhabilitation progressive de ces maisons dans le but d’atteindre une empreinte écologique neutre d’ici 2050. À cette fin, l’État offre diverses aides financières telles que MaPrimeRénov’, l’éco-prêt à taux zéro et les primes CEE (certificat d’économie d’énergie).